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86 LA SACRALISATION DU POUVOIR
conseils politiques délivrés par Joad. Les textes du roi répondent ainsi directement à
ceux de Bossuet et se chargent de l'ensemble des revendications somme toute les plus
classiques de la pensée sociale catholique :
Mais leur forme de gouvernement, qui n'avait pour règle
que
la
volonté du
prince,
maîtresse
de
toutes
les
lois
et
mêmes des plus
sacrées,
lui inspirait de l'horreur
;
et
l'objet
le plus
odieux qu'eût toute la
Grèce,
étaient les Barbares
33
.
Car enfin, mon
fils,
nous devons considérer le bien
de nos
sujets bien
plus
que
le
nôtre
propre. Il semble qu'ils fassent une partie de nous-mêmes, puisque nous sommes la
tête d'un corps dont
ils
sont les
membres.
Ce
n'est
que
pour leur propre avantage que
nous devons leur donner
des
lois
;
et ce pouvoir
que nous
avons sur eux ne doit servir
qu'à travailler plus efficacement à leur bonheur. Il est beau de mériter
d'eux
le nom
de père avec celui de maître, et si l'un nous appartient par le droit
de notre
naissance,
l'autre doit être le plus doux objet de notre ambition
34
.
Bientôt ils vous diront, que
les plus saintes
Lois,
Maîtresses du
vil
peuple,
obéissent aux Rois ;
Qu'un Roi n'a d'autre
frein
que sa volonté même ;
Qu'il doit tout immoler à sa grandeur suprême ;
Qu'aux larmes, au travail le Peuple est condamné,
Et d'un sceptre de fer veut être gouverné
(v.
1391-1396).
Ce n'est certes pas un hasard si le chevalier de Ramsay choisit précisément ces vers
de Racine pour illustrer les principes politiques de Fénelon, destinés à grossir par
la suite les éditions de ses œuvres complètes
35
. L'âge du jeune Joas et du dauphin
viennent ainsi conforter nombre de parallèles étonnants qui nous conduisent sur les
représentations suscitées par les théoriciens de l'absolutisme.
Les inflexions chrétiennes du portrait du roi
L'analogie de ce type de discours avec les propos tenus dans les différentes
édifications de la doctrine du droit divin est en effet tout à fait frappante et montre
l'aval
que subissait mais aussi qu'exerçait en retour le Petit Concile sur les représentations
royales. Bossuet avait étayé trèst la dimension chrétienne de la monarchie française.
En 1662, dans le Sermon sur les devoirs des rois, prononcé devant Sa Majesté lors
du dimanche des Rameaux, il insistait sur la déférence éternelle que les souverains
devaient à Dieu et les services dont ils étaient redevables envers l'Eglise qui, depuis
Clovis, légitimait en partie leur aura symbolique. Le prélat coulait nonchalamment
vers les devoirs qu'ont les rois de faire régner Jésus-Christ sur leurs peuples dans
une incessante quête de justice et de vérité. Par cette évocation claire du droit divin
qui entendait démontrer que le roi n'avait de comptes à rendre qu'à Dieu, Bossuet
amorçait l'identification - selon un processus relativement conventionnel - de la
monarchie française avec celle de David, du Christ :
Jésus-Christ est roi par naissance ; il est roi par droit de conquête
;
il est encore roi
par élection. Il est roi par naissance, Fils de Dieu dans l'éternité, Fils de David dans
le temps (...) il a établi
les rois
chrétiens pour
être les
principaux instruments de cette
puissance
:
c'est
à
eux qu'appartient
la gloire
de faire régner Jésus-Christ
;
ils doivent
le faire régner sur eux-mêmes
;
ils doivent le faire régner sur leurs peuples
36
.
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