
74 LA SACRALISATION DU POUVOIR
10
J. LE
GOFF,
entretiens avec N.
TRUONG,
Une Histoire du corps au Moyen Age, Paris,
Liana Levi,
2003.
«Le corps a trop longtemps été oublié par l'histoire et les historiens. Or, il
constitue Tune des dynamiques majeures de l'Occident. De l'abstinence des prêtres aux délices
du pays de cocagne, du christianisme au paganisme, du rire au don des larmes dont saint Louis
était dépourvu, du célibat à l'amour courtois, le corps est le siège d'une tension fondamentale.
A travers l'étude de la matrice de la modernité qu'est le Moyen Age, ce livre servira à la
compréhension de ce monde qui est le nôtre» [notice de l'éditeur].
11
A.
BOUREAU,
Théologie,
science et censure au xuf
siècle.
Le cas de Jean Peckham, Paris,
Les Belles Lettres, 1999. Signalons au passage qu'Alain Boureau nous a fait Phonneur de venir
discuter des thèses de son livre dans le cadre de la cinquième journée d'étude du Réseau des
médiévistes belges de langue française
(RMBLF,
groupe de contact du
FNRS),
qui
s'est
tenue le
15 mai 2001 aux Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur, sur le thème : «Le
corps et le sacré au Moyen Age». On en trouvera un compte rendu dans le Bulletin du réseau
des médiévistes belges de langue française, 4-5, 2001-2002, p. 14-30 [voir en particulier le
débat entre Alain Boureau et Jean-Luc Solère, p. 25-29]. Informations disponibles également
sur le site du Réseau des médiévistes belges [section «Archives»], hébergé par
I'ULB
: http:
//www.ulb.ac.be/philo/rmblf
12
Récemment (le 17 mars 2003), Alain Boureau a fait à
I'ULB
(dans le cadre du séminaire
de l'Ecole doctorale : voir supra) une conférence, en forme de synthèse provisoire, sur le
thème : «Une histoire du corps au Moyen Age est-elle possible ?» (suivie le 18 mars d'une
séance de discussion, co-animée par Alain Dierkens et Benoît Beyer de Ryke). Alain Boureau a
bien évidemment répondu par l'affirmative à sa question de départ, en montrant comment une
histoire du corps passait nécessairement par une histoire des corps, pour aboutir finalement à
une histoire de la corporéité médiévale.
13
J.-Cl.
SCHMITT,
Le
corps,
les
rites,
les rêves, le
temps.
Essais d'anthropologie médiévale,
op.
cit.
14
J.-CI.
SCHMITT,
La raison des gestes dans l'Occident médiéval, Paris, Gallimard, 1990.
15
Je reprends ici les différentes approches du corps telles qu'elles figurent dans le bilan
historiographique brossé dans J.
BERLIOZ
et J.
LE GOFF,
avec la coll. de
A. GUERREAU-JALABERT,
«Anthropologie et histoire», op. cit. [voir «il. Le corps», p. 278-282].
16
M.
BLOCH,
Les rois thaumaturges. Etude sur le caractère surnaturel attribué à la
puissance royale particulièrement en France et en Angleterre, [1924], Paris, Gallimard, 1983.
17
E.
KANTOROWICZ,
Les deux corps du roi. Essai sur la théologie politique au Moyen
Age, [1957], trad. fr., Paris, Gallimard, 1989; repris dans Œuvres, Paris, Gallimard, 2000.
Kantorowicz prend pour point de départ de sa thèse une formule (devenue célèbre depuis)
des juristes de l'Angleterre élisabéthaine, distinguant chez le souverain son corps naturel,
périssable, et un corps politique - dont les membres sont ses sujets - qui ne meurt
jamais.
Ce
dernier corps étant la représentation symbolique de l'idée de monarchie.
18
R. E.
GIESEY,
Le roi ne meurt jamais, Paris, Flammarion, 1987.
19
A.
BOUREAU,
Le simple corps du
roi.
L'impossible sacralité des souverains
français,
XV
e
-
mif siècles, Paris, Les Editions de Paris, 1988.
20
A.
PARAVICINI BAGLIANI,
Le corps du pape, op. cit. Paravicini Bagliani étudie dans ce
livre les rapports qui existent entre l'institution ecclésiale et le corps physique du pape.
21
Notons au passage que le Saint Empire romain germanique était également une
institution élective. Le problème du corps du pape est donc similaire de celui de l'empereur. A
ceci près cependant que le principe dynastique a malgré tout réussi à s'installer dans l'Empire,
ce qui était tout à fait impossible en ce qui concerne la papauté, car le pape ne peut évidemment
pas avoir d'héritier issu biologiquement de lui.
21
Sur les rituels pontificaux, voir M
DYKMANS,
Le cérémonial papal de la fin du Moyen
Age à la Renaissance, Rome, Institut historique belge de Rome, 4 vol., 1977-1985. Tome i. Le
Comentarios a estos manuales