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RELIGION ET POLITIQUE À ROME 37
Conclusions
L'exemple de Caius Hostilius Mancinus, parmi bien d'autres, reflète l'usage que
la politique fait de la religion ; caractéristiques de celle-ci à Rome sont les présages ;
ils servent à jauger et à juger les qualités d'un homme politique ; on en fait état quand
ils sont défavorables et concernent des dirigeants plébéiens. Derrière ce « on » se
cache le Sénat, c'est-à-dire les patriciens. Ceux-ci sont non seulement maîtres des
pouvoirs politique et religieux, mais aussi de la puissance d'écrire, en d'autres mots,
de transmettre à la postérité les (prétendus) événements qui émaillent l'histoire de
Rome.
D'autre part, Claire Lovisi « viendra à notre secours » pour mieux imbriquer le
cas de Mancinus dans la sphère du sacré. Elle écrit
:
« Le violateur
d'une
convention
internationale conclue par serment,fœdus ou sponsio internationale, devient sacer sans
doute
;
mais son châtiment par
l'Etat
lésé exige un acte préalable de
l'Etat
romain, une
décision de deditio. Un châtiment automatique n'est en effet pas concevable en droit
international. Pour des raisons évidentes, un Etat ne peut de sa propre autorité, exercer
directement la vengeance sur le ressortissant d'un autre Etat. La livraison du coupable
- sacer doit procéder
d'une
décision officielle. Si V on en croit
Tite-Live,
des clameurs
publiques pouvaient dénoncer le coupable. L'affaire est soumise à la cognitio du
consul assisté d'un conseil composé des fétiaux. Ces derniers interviennent en tant que
spécialistes du droit international. La
«
juridiction » qui leur est attribuée, notamment
par Varron, se borne en fait à un avis technique. Le peuple, voire le Sénat, pouvaient
d'ailleurs ignorer cet avis pour des motifs d'opportunité politique. Lorsque cependant
la décision de deditio était prise, les fétiaux procédaient eux-mêmes à la livraison
des coupables, nus et enchaînés. L'exemple le plus célèbre reste celui de Mancinus
qui avait conclu par sponsio la paix de Numance ultérieurement cassée par le Sénat.
On citera également le cas de M. Claudius Clineas, refusé par les Corses en 236
116
et celui, plus douteux, des sponsores qui avaient conclu la désastreuse pax Caudina
de
321.
Chacune de ces livraisons procède
d'une
décision formelle de
l'Etat
romain.
Mais,
en la matière, ropportunité politique importe davantage que l'établissement
de la culpabilité du délinquant - sacer. Aussi bien la spécificité du droit international
n'autorise-t-elle aucune conclusion au regard de la sacerté entre Romains eux-mêmes.
Mais,
à Rome, le châtiment automatique de Vhomo sacer semble avoir été abandonné
de façon précoce. Ce stade très archaïque est déjà dépassé bien avant les xn Tables
lorsque la plèbe
s'érige
en juge pour prononcer la sacerté »
117
. Si Claire Lovisi a
raison, nous pouvons dire que Caius Hostilius Mancinus représente l'alpha et l'oméga
de la sacralité ; en effet, en tant que consul, il a des relations privilégiées avec la
religion. Mais plébéien peut-être « mécréant » il ne se soucie guère des présages qui
lui seraient advenus ; échouant dans sa mission militaire et la concluant même par
une prétendue turpitude, il devient Vhomo sacer, l'homme maudit qu'il faut expulser
comme une sorte de bouc émissaire ; cadeau « empoisonné » refusé par l'ennemi, il
continuera à vivre à Rome officiellement sans existence juridique. Il n'est pas mis à
mort peut-être parce que Numance, détruite par Scipion Emilien, n'existe plus.
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