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108 LA SACRALISATION DU POUVOIR
qui assureraient leur régénération - cela permettrait ainsi d'éviter le caractère
d'illégalité d'une loi d'exception.
Le 26 juillet 1806 a lieu la première réunion convoquée de l'Assemblée des
notables juifs, une centaine de notables communautaires désignés par les préfets des
départements. C'est l'occasion d'un premier heurt entre traditionalistes et libéraux,
ce jour-là étant un samedi. Tous les débats seront animés par cette opposition entre
deux groupes: l'un mené par le banquier bordelais Abraham Furtado, élu président
de l'Assemblée, l'autre par le rabbin David Sinzheim, l'élément rabbinique prenant
progressivement le dessus sur l'élément laïc.
Le questionnaire présenté par les commissaires de l'Empereur aux membres
de l'Assemblée des notables a pour but d'arracher une réponse qui affirmerait la
possibilité, voire la nécessité, de réformes dans le judaïsme, ainsi que la soumission
de la
loi
juive aux lois du pays
:
les douze questions, dont certaines font preuve d'une
évidente malveillance, ont trait à la fraternité entre juifs et non
juifs,
au mariage mixte,
au devoir de défense de la patrie et à l'interdiction de la pratique de l'usure envers les
non
juifs.
Les débats furent vifs à l'Assemblée: le clan libéral voulait amener les
traditionalistes à faire des concessions. Ces derniers usèrent du principe talmudique
dina de malkhuta dina pour regarder la loi du prince comme supérieure en matière
civile et politique
:
cette discrimination leur permit de continuer à regarder la loi
religieuse comme souveraine et inaltérable, puisqu'ils l'avaient distinguée de la loi
civile, elle-même sujette à variations
10
. Faisant reposer toute leur argumentation sur
ce principe, ils n'éprouvèrent pas de peine à répondre aux questions posées en étant
fidèles, pour l'essentiel, à la tradition, tout en faisant droit aux attentes du pouvoir
impérial.
Le principe talmudique qu'ils invoquèrent à l'appui de leur argumentation,
dina de malkhuta dina, développé surtout dans le Shulkhan Arukh, est un principe
fondamental du judaïsme post-exilique, formulés le
m*
siècle dans le Talmud de
Babylone (Nedarim, 28a) - principe, aussi, sur lequel s'articulera toute l'idéologie
du judaïsme émancipé. Il vaut en matière civile et pénale, pas en matière religieuse:
il s'énonce d'ailleurss le moment où la tradition juive commence à faire une
distinction nette entre din (loi civile et pénale) et horaa (loi religieuse). En général, la
loi
juive ne cède cependant face à la loi du royaume que contrainte et forcée, essayant
de maintenir le plus possible son autorité ".
Il est parfois difficile de dire où se trouve la limite entre le droit civil et le droit
religieux. Comment l'Assemblée puis le Sanhédrin ont-ils tranché entre les deux?
En distinguant les dispositions religieuses (immuables) et les dispositions politiques
(dépendantes des circonstances)
l2
. On sent l'influence manifeste du philosophe
berlinois Moses Mendelssohn, père spirituel du judaïsme moderne. Les dispositions
politiques ne sont plus applicables depuis qu'Israël ne forme plus une Nation;
Abraham Furtado, dans un rapport au Grand Sanhédrin, avancera même, ce qui est
faux, que la soumission entière aux lois civiles est une doctrine ancienne
13
.
Ce qui est important, c'est qu'alors qu'auparavant, les rabbins discutaient au cas
par cas de quelle manière concilier la halakhah, la loi juive, et la loi du Royaume,
précisément en raison du fait que la limite est souvent floue, ici, l'Assemblée et le
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