
RELIGION ET POLITIQUE
À
ROME
41
58
Voirnote
12.
59
Pourrait s'appliquer
à
Mancinus
le
mot que prête Plutarque
à
Polystratidas, chef d'une
ambassade lacédémonienne auquel
les
généraux
du roi de
Perse demandaient
s'ils
venaient
à
titre privé
ou
s'ils
étaient envoyés
par
l'Etat :
si
nous réussissons, répondit-il, c'est au nom
de
l'Etat que nous serons venus,
si
nous échouons, c'est
en
notre propre nom (Lycurgue, 25,
7 ;
trad. R. Flacehère
et
Em. Chambry,
CUF.
adaptée).
60
PLUTARQUE,
Camille, 29,3.
61
Si
nous regardons quels sont
les
éléments mis en jeu dans
le
texte
de
Valère Maxime,
nous trouvons qu'avec les poulets
il y a
d'abord
la
terre, qu'avec
la
voix
il y a le
ciel
et
l'air,
et qu'avec
le
serpent dans la barque,
il y a la
mer
et
l'eau. D'une certaine façon, avec
la
fuite
des poulets,
la
terre
se
dérobe, comme
la
conquête
de
Numance échappe
à
Mancinus
; le
ciel
désapprouve son départ de l'Italie, de même que le Sénat de Rome réprouve son accord avec les
Numantins ; l'eau pourrait indiquer une forme de peine capitale, proche de la noyade (châtiment
réservé, dans l'idéologie indo-européenne, notamment
à
ceux qui sont inaptes
à la
guerre. Voir
par exemple
D.
WARD,
«
The Threefold Death
:
an
Indo-European Trifunctional Sacrifice
»,
dans
J.
PUHVEL
(éd.), Myth
and
Law among the Indo-Europeans, Berkeley, 1970,
p.
123-142.
J.-M.
ANDRÉ
et
M.-Fr.
BASLEZ,
op. cit., Paris, 1993,
p. 84
soutiennent que
«
l'élément liquide
et surtout
la mer -
considéré comme instable même pour
les
signes divinatoires nourrit
la superstition ».
Les
trois éléments entrent aussi
en jeu
dans
le
châtiment
du
parricide
(E.
CANTARELLA,
Les peines de mort en Grèce et à Rome, (trad.
fr.)
Paris, 2000, p. 264-266).
62
PLUTARQUE,
Tiberius
Gracchus, 8,9 ; O.
WIKANDER,
art. cit.,
p.
86.
63
PLUTARQUE,
Tiberius Gracchus, 4,
1.
64
Voir l'influence
des
sophistes
et des
Grecs, comme Blossius
de
Cumes,
sur
l'aîné
des
Gracques
{lbid.,
7, 6 ; 8, 6 et
surtout 17,
1-7)
; Ammien Marcellin dénonce la même influence
« pernicieuse » des philosophes grecs
sur
l'empereur païen Julien l'Apostat (voir notre article
cité note
12).
65
APPŒN,
Iberica, 83.
66
Ibid,
79 et 83 ;
VALÈRE MAXIME,
n, 7, 1.
67
D.
MEDICUS,
Mucius
7,
KP,
3,
col. 1442-1443
et
B.
KÛBLER,
Mutins 17,
œ, 16, 1, col.
425-428 avec les sources.
68
PLUTARQUE,
Tiberius Gracchus,
8,9.
w
Voirnote
12.
70
PLUTARQUE,
Tiberius Gracchus, 17,1-6. « Au point du jour (où mourra Tiberius) arriva
l'homme qui apportait les poulets servant à la divination, et il leur présenta leur
nourriture.
Mais
l'homme eut beau secouer fortement
la
cage, ils ne sortirent pas, sauf un seul, qui d'ailleurs
ne
toucha même pas
à
la nourriture, mais leva l'aile gauche, étendit la patte et rentra dans
la
cage.
Ce présage
en
rappela
à
Tiberius
un
autre,
qui
était antérieur :
il
avait un casque qu'il portait
dans les combats, remarquablement beau et orné
;
des serpents
s'y
glissèrent sans qu'on les vît,
y déposèrent leurs œufs
et
les firent éclore. C'est pourquoi Tiberius fut encore plus troublé par
le présage des poulets. Néanmoins
il
voulut sortir de chez
lui en
apprenant que
le
peuple était
assemblé
en
haut, auprès
du
Capitole, mais, avant d'être dehors,
il
heurta
le
seuil,
et le
coup
fut
si
violent qu'il
se
fendit l'ongle
et
que
le
sang coula
à
travers
sa
chaussure.
A
peine avait-
il fait quelques pas
que l'on vit à sa
gauche des corbeaux
se
battre sur
un
toit, et, bien qu'il
y
eût, comme
on
peut
le
croire, beaucoup
de
gens
qui
passaient
là en
même temps que lui,
une
pierre poussée par un des corbeaux, tomba juste
à
ses pieds. Ce nouveau signe arrêta même
les
plus hardis
de
ceux qui l'entouraient, mais Blossius
de
Cumes (un philosophe stoïcien ami des
Gracques), qui était présent, dit que ce serait le comble de la honte
et
de l'indignité si Tiberius,
fils de Gracchus, petit-fils
de
Scipion l'Africain
et
chef du peuple romain, refusait,
par
crainte
d'un corbeau,
de se
rendre
à
l'appel
des
citoyens
: au
lieu
de
tourner cette pusillanimité
en
Comentarios a estos manuales