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206 LA SACRALISATION DU POUVOIk
n'hésitant pas à interrompre leurs collègues et à exposer longuement leurs vues
58
.
Ceci relevait des prérogatives de chaque évêque de s'exprimer librement, selon sa
dignité épiscopale et le pouvoir sacré qui en découlait.s la seconde assemblée,
des règlements succincts furent envisagés pour organiser les débats. Ils ne furent
cependant pas strictement appliqués
59
.
Il régnait autour des assemblée plénières une véritable ambiance de conclave.
Toute communication avec l'extérieur était interdite. Le Saint-Siège était informé du
déroulement des réunions et communiquait avec elles par le biais de son représentant
officieux à Paris, M^ Montagnini. Puis, après son expulsion de France en décembre
1906,
par la nonciature de Bruxelles et le juriste Boyer de Bouillane
60
. Les
secrétaires personnels des prélats n'étaient pas admis dans l'enceinte des réunions.
Percer le secret des assemblées fut le leitmotiv de l'ensemble de la presse. Elle relata
ces événements avec intérêt, mais devait se contenter de ce qui était visible pour tout
un chacun.
Les premiers commentaires concernèrent le lieu même des réunions. Toutes les
assemblées se tinrent à Paris : solution pratique en considération du centralisme du
réseau de transport, mais aussi symbolique. Paris n'était pas le meilleur endroit pour
des réunions dont on voulait assurer le secret, mais c'était le cœur de la France et
l'Eglise, à qui la République voulait retirer son rôle dans l'Etat et dans la société, se
devait de s'y réunir. Les deux premières assemblées se déroulèrent à l'archevêché de
Paris.
Palais d'Etat
61
, avant d'être palais épiscopal
62
,
au centre politique
de
la capitale
dans le quartier des ministères et des ambassades, il marquait géographiquement la
place de l'Eglise comme corps de l'Etat. La dernière au contraire, alors que l'Eglise
était désormais hors la loi, s'ouvrit au château de la Muette
6
\ en périphérie de la
capitale, dans ce qui était alors des quartiers neufs et résidentiels. Cet exil fut alors
considéré comme le symbole de la marginalisation de l'Eglise par son refus de la loi
de séparation.
La réunion des sessions des assemblées s'avéra décevante pour les journalistes
et les témoins. En effet, aucune pompe, aucun faste ne leur furent donnés. Selon les
directives reçues
M
, les membres de l'épiscopat arrivèrent aux réunions en tenue de
ville,
sans porter la mozette
65
. Ils étaient le plus souvent à pied ou en fiacre, voire en
tramway, seuls ou en petit groupe. Lors de la dernière assemblée, il fallait un laisser-
passer pour s'approcher du château de la Muette
66
. L'épiscopat n'avait pas voulu
faire de l'ensemble du déroulement des assemblées une manifestation publique. La
situation se prêtait alors davantage au recueillement et à l'humilité, pour une Eglise
qui
se
jugeait persécutée et non conquérante.
Trois aspects des réunions elles-mêmes furent visibles à l'extérieur de leur
enceinte : leur fonction sacrée, la mise en scène de la cohérence du corps épiscopal et
la démonstration de l'union avec le Saint-Siège.
Toutes les assemblées suivirent le même rituel inaugural. Il en rappelait avant tout
le caractère sacré. Les évêques réunis dans la chapelle attenante aux salles de réunion
récitaient sous la conduite d'un des cardinaux, le
Vent
Creator, appel à l'Esprit Saint
pour qu'il apporte ses lumières et son secours aux prélats durant leurs travaux. Au
même moment Pie x célébrait la messe aux intentions de la France
67
.
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