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Gallicanisme et tragédie
Athalie et le Petit Concile au service du mécénat religieux
et de l'imaginaire absolutiste
Fabrice
PREYAT
Ces deux puissances [temporelle et spirituelle] d'un ordre si
différent ne s'unissent pas, mais s'embarrassent mutuellement
quand on les confond ensemble.
J.
B.
BOSSUET, Oraison
funèbre
d'Henriette-Marie
de France.
Ce formidable amas de lances et d'épées [...]
Peut-on les employer pour un
plus
noble usage ?
J.
RACINE,
Athalie,
v.
1179-1185.
Lorsqu'en
1950,
J. Orcibal éclairait la genèse des drames bibliques de Racine
*,
il
entendait par la même occasion rappeler quelques principes constitutifs de la critique
littéraire, nécessaires afin de retracer les différentes étapes de récriture tragique
depuis le jour de la commande jusqu'à celui de la représentation. La recherche des
sources de l'auteur et le choix du sujet lui-même exigeaient une vaste entreprise de
contextualisation situant l'éclosion de l'œuvre dans son rapport avec l'actualité. La
pratique de l'histoire littéraire clamait ainsi la nécessité, pour une critique externe,
d'une
connaissance aiguë des événements historiques ou politiques se doublant ou
sous-entendant, dans le cas de l'analyse d'opuscules à dimension religieuse, une
connaissance tout aussi pointue
des
polémiques catholiques et protestantes, des enjeux
de certains débats, parfois à l'échelle européenne, depuis les pays de profession de foi
dissidente jusqu'aux raffinements du jansénisme.
Bénéficiant de ces considérations, la critique allait pouvoir timidement lever
un coin du voile d'Athalie tout en tergiversant sur la signification réelle de l'usage
classique de l'allégorie. J. Orcibal tenta ainsi de comprendre ce qui avait poussé
Racine à retenir un sujet biblique, puisé dans le livre des Rois et caractérisé par
sa cruauté et sa noirceur alors qu'il avait été destiné,s 1690, à être joué par les
jeunes ludoviciennes de M de Maintenon, portées par les accords de J.-B. Moreau.
L'absence criante d'illustration du thème sur la scène française - hormis deux avatars
du théâtre de collège
2
- avait laissé les littérateurs plus perplexes encore. Emboîtant
le pas aux travaux de G. Charlier, J. Orcibal vit, dans ce qui allait devenir « l'allégorie
jacobite », la clef de ses multiples interrogations. La France, et principalement la cour,
gouvernée par un monarque très chrétien, n'avait pu assister sans horreur, en 1688,
à la déposition de Jacques n contraint de jeter les sceaux du royaume d'Angleterre à
la mer après avoir été chassé du trône par Guillaume d'Orange. L'accueil chaleureux
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