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SUR LA TERRE DU REMORDS 153
prétendu que, leu à peine connu, il fut adopté par
tous
les princes et ecclésiastiques
attachés au roi, par la noblesse, la magistrature, qui se mirent à porter l'emblème
secrètement d'abord, et ensuite, publiquement : «Dans les circonstances présentes,
c*est là comme la livrée et la marque distinctive de la catholicité, ainsi que l'était ci-
devant au nouveau régime le ruban tricolore et la médaille de la Fédération pour nos
intrus et autres constitutionnels»
50
.
En réalité, il semble que l'insigne était déjà présent dans de nombreux foyers,
et que la dévotion était très populaire. Les allusions au Cœur ne manquent pas, en
particulier, dans les écrits de «l'apôtre de la Vendée», Grignion de Montfort
(1673-
1716)
51
, qui dédia aux Vîsitandines de Nantes ses Cantiques au Cœur de Jésus.
Dans l'Ouest, les esprits avaient été préparés par sa prédication, inspiratrice d'une
piété expansive et théâtrale que ses sectateurs - les Mulotins - déversaient dans des
cantiques aux allures de chansons de ribote, acclimatant ainsi la mystique à la culture
populaire.
Deux confréries, celle des Missionnaires de Marie et celle des Filles de la Sagesse,
établies à Saint-Laurent-sur-Sèvre, répandaient à profusion chapelets, médailles, et
installaient partout des calvaires
52
. A la Visitation de Nantes, sœur Marie-Madeleine
de Santo-Domingo de la Bouveraye était si pénétrée de la dévotion qu'elle installa une
presse pour pouvoir tirer des planches et des images
53
.
Ensuite, l'image du Sacré-Cœur, interprétée comme le bréviaire de la contre-
révolution, finit par l'emporter sur celle de la croix. Autour d'elle s'organisa une
véritable croisade expiatoire, qui se développa en trois temps.
En terre de missions
Sous la Restauration, la France devint une terre de missions. Etant donné que
la Révolution avait été le théâtre d'innombrables affronts à la Volonté de Dieu, une
nouvelle stratégie de reconquête centrée sur la réparation et la régénération se mit
en place, sous l'impulsion de la Société des missions de France dirigée par l'abbé
Jean-Baptiste Rauzan (1757-1847)
M
. Les missionnaires organisèrent de véritables
spectacles de foi : plantation de croix de missions, prêches dans les cimetières, haltes
sur les lieux qui avaient été le théâtre des événements révolutionnaires (par exemple
aux endroits où avait été dressée la guillotine), consécrations au Cœur de Jésus. C'est
ainsi que
M
8
"
Hyacinthe-Louis de Quélen ( 1778-1839), leur protecteur, prit en 1822 un
Mandement
qui recommandait la dévotion aux fidèles. Le prélat réfutait au passage les
objections des contradicteurs qui, disait-il, « semblables aux anciens Capharnaïtes »,
affectaient de ne voir dans le Sacré-Cœur qu'un « objet purement matériel »
55
.
L'archevêque de Paris était un fervent royaliste ; il prononça l'oraison funèbre de
Louis
XVIII
en 1824 et s'aliéna à cette occasion bon nombre de sympathies libérales
qui lui reprochèrent de vouloir restaurer l'Ancien Régime. Cette même année, il fut
d'ailleurs violemment pris à partie du côté tant libéral que gallican par des opposants,
qui lui faisaient
grief,
en réactivant la théologie du cœur, de céder à la « tyrannie
jésuitique »
56
. Quélen refusa le service religieux lors de la mort de Grégoire, l'ancien
évêque constitutionnel, et se signala encore par son zèle royaliste à l'occasion du Te
Deum de juillet 1830, célébrant la prise d'Alger, lorsqu'il appela la protection de la
Vierge sur le roi et prêcha la croisade ; un acte qui fut sans doute à l'origine de la
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