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208 LA SACRALISATION DU POUVOIR
Après ce premier acte religieux, les prélats entraient dans la salle des séances,
dont le plan et des photos furent largement diffusés aux journalistes. L'épiscopat
construisait ainsi son image. L'organisation et le décor des salons où s'entassèrent
les évêques furent minutieusement commentés par les chroniqueurs. Les journaux
radicaux ne manquaient pas de souligner le luxe des lieux de délibérations, alors
que les évêques devaient se soucier de la survie de leur clergé. Les deux premières
réunions se tinrent dans le grand salon du rez-de-chaussée de l'archevêché de Paris,
que l'abbé Thomas, vicaire général de Paris, avait aménagé en tentant de répondre
aux exigences de la représentation du corps épiscopal assemblé dans un lieu prévu à
un tout autre effet. Il avait dû répondre aux règles du protocole, en respecter l'ordre,
tenir compte du mode de répartition des personnes, du dispositif contribuant à mettre
en scène l'ensemble des évêques. Etaient placés aux positions les plus en vue les
personnages les mieux faits pour incarner la représentation que le corps épiscopal
voulait avoir et donner de lui-même. Ainsi sur l'estrade se trouvaient les fauteuils des
cardinaux, qui, selon la volonté du Saint-Siège, présidaient collégialement les débats.
Autour d'eux étaient dressées les tables des membres de la commission préparatoire
(appelée abusivement
permanente),
ainsi que celles des évêques secrétaires chargés du
dépouillement des scrutins et de la rédaction des procès-verbaux. Face à la présidence
et aux bureaux de l'assemblée siégeait l'épiscopat français dont la hiérarchie, qui en
faisait la cohérence, était respectée en donnant à chacun la place due à son rang et à
sa dignité, malgré l'exiguïté des salles dont l'aménagement avait demandé d'habiles
combinaisons. De nombreux critères entraient ainsi en ligne de compte : âge, date
d'entrée dans le sacerdoce et de consécration épiscopale, prééminence du siège,
date de prise de possession d'un siège épiscopal et rôle tenu dans l'organisation et
le déroulement de l'assemblée. Le plan des salles de séance montre ainsi un ordre
protocolaire qui classe, partage et hiérarchise, rassemble et agrège le corps épiscopal
selon les règles de bienséance, donnant une image harmonieuse de l'épiscopat français
et de son pouvoir sacré
68
.
Dans cette représentation de l'épiscopat français, deux absences peuvent être
notées : celle des évêques coloniaux et celle du cardinal de curie français, M
p
Mathieu. Dans le premier cas,
M&
de Cormont, évêque de la Martinique, très engagé
dans la défense des droits de l'Eglise
69
, devait participer à l'assemblée, mais le
cardinal Merry del Val, soucieux de ne pas envenimer les relations avec la France
coloniale, le fit renoncer au dernier moment
70
. L'assemblée plénière était une
assemblée métropolitaine, car la Séparation ne devait s'appliquer dans l'immédiat que
sur le territoire national. Dans le cas du cardinal Mathieu, la commission préparatoire
à l'assemblée, réunie le 6 mars 1906, avait jugé qu'il ne devait pas être convoqué, afin
que l'opinion publique ne le regarde pas comme un représentant du Saint-Siège au
sein de la réunion
71
.
Un dernier élément de l'organisation du pouvoir hiérarchique de l'Eglise devait
encore être donné dans le rituel des débats : celui de l'unité de l'Eglise catholique,
apostolique et romaine, reconnaissant par un acte solennel le pape comme le cœur
de l'Eglise, le suprême gardien de la foi et de la discipline. C'est ce que feront les
évêques lors de la première séance de chaque assemblée. Une lecture leur était faite
d'une lettre de Pie x ou de son secrétaire d'Etat, voire des deux. Ils y répondaient
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