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200 LA SACRALISATION DU POUVOIR
voulait «instaurare omnia in Christo », ce qui signifiait, entre autres, restaurer le
catholicisme par un gouvernement autoritaire et centralisé de l'Eglise. Le Saint-Siège
se montra alarmé par les tendances néo-gallicanes d'un épiscopat appréhendant, plus
que Rome, la situation dramatique que provoquait le refus de la loi française.
Qu'est-ce qu'une assemblée plénière de l'épiscopat français en 1906-1907 ?
La notion même d'épiscopat français n'a donc pas toujours existé et les
«conférences épiscopales», qui sont aujourd'hui le mode d'organisation dominant
pour le clergé d'un pays, correspondent à une phase nouvelle de l'histoire de la
répartition du pouvoir au sein de l'Eglise
3
. La constitution de telles structures a été
plus tardive en France que dans d'autres pays, eu égard à la législation concordataire
d'une part et aux réticences de Rome, d'autre part. Il est difficile de trouver une
définition canonique aux assemblées de l'épiscopat français du début du siècle
dernier, période de réforme du droit canon
4
.
Ces réunions sont indubitablement marquées par le souvenir, biaisé par la
Révolution et un siècle de Concordat, des assemblées générales du clergé de France
sous l'Ancien Régime
5
. La presse et certains prélats s'y référèrent beaucoup, allant
parfois jusqu'à rappeler les anciennes doctrines conciliaires de Constance et de Bâle
6
.
Cette ancienne institution gallicane mémorable, bien qu'elle net pas une assemblée
uniquement épiscopale, restait une référence quant au poids de ses décisions
7
et à
son organisation. Réunions à vocation financière, qui devaient voter le « don gratuit »
au roi, elles étaient un organisme d'Etat de concertation, de conseil au sein duquel
étaient débattus les grands problèmes touchant la vie religieuse du royaume sous
tous ses aspects. Le clergé avait étendu ses délibérations à tous les intérêts temporels
et spirituels de l'Eglise de France. Ces assemblées d'Ancien Régime étaient la
reconnaissance de la prééminence dans l'Eglise et dans l'Etat du clergé, alors premier
ordre du royaume. Cette référence à l'Ancien Régime pouvait conforter les évêques
de la Séparation dans leur sentiment de tenir une place importante, puisque historique,
dans le bon gouvernement de la France et de l'Eglise.
Les réunions épiscopales qui se tenaient alors ailleurs qu'en France, étaient
des références moins idéologiques et plus actuelles. Les conciles particuliers ou
pléniers
8
, qui avant 1917 n'étaient pas une institution officielle et dont seul le pape
pouvait autoriser les réunions, étaient un modèle possible pour les prélats français.
Ces assemblées délibérantes traitaient des questions doctrinales, liturgiques voire
temporelles affectant les intérêts supérieurs d'une Eglise ou d'une communauté
politique déterminée. Elles publiaient alors des actes. Le Saint-Siège refusa toujours
à l'épiscopat français, tenu par le Concordat, trop gallican, une telle assemblée.
L'autre modèle possible était celui des conférences des évêques. Cette institution
trouvait ses antécédents dans les réunions informelles d'évêques en France sous
l'Ancien Régime. Au
XIX
e
siècle, hors de France, les évêques de différentes provinces
ecclésiastiques avaient pris l'habitude de se réunir
9
. Le Saint-Siège encourageait
ces assemblées et les réglementait
l0
. Pie x était favorable aux réunions fréquentes.
Mais ces conférences étaient provinciales. Elles pouvaient correspondre pour les
pays de petite taille à la nation, ce qui n'était pas le cas de la France. Le Saint-Siège
pouvait craindre, en favorisant des conférences nationales, un amoindrissement du
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