
42
LA
SACRALISATION
DU
POUVOIR
dérision, disait Blossius,
les
ennemis
de
Tiberius crieraient devant le peuple que
c'est
là le
fait
d'un tyran qui manifeste son dédain
».
71
Plusieurs textes de Cicéron parlent d'un lien presque familial (necessitudo), établi par la
coutume des ancêtres, entre le questeur et son supérieur, qu'il soit préteur, consul
ou
gouverneur
de province
(Divin.
In. Caec, 14.46
et
19.61-63
;
Verr.,
i, 15.40
\Pro
Plane, 11.28
;
De Orat.,
n, 49.
200
; Adfam., xm,
10,
1
et
26, 1
; n, 15,4 et
xv, 21,
2 ;
aussi
ASCONIUS,
In Mil, p. 36 et
PLINE LE JEUNE,
Ep.,
rv, 15,
5 et
9-10,
et x,
26,
1) ; s'il en est
ainsi,
le
questeur Tib. Gracchus
devait finalement obéir
au
consul Mancinus
et de ce
fait traiter,
à la
place
de son
supérieur,
avec
les
Numantins, avec
qui les
Gracques entretenaient depuis longtemps certaines relations
et
sur qui il
pouvait exercer une influence bienveillante
;
Tib. Gracchus nous apparaît comme
l'exécutant
d'une
décision
de son
chef sans pouvoir contester
ni sa
décision,
ni s'en
prendre
à
son
mépris
des
présages. Nous proposons
en
cela
une
nouvelle façon
de
voir
l'«
affaire
Mancinus
»
(QUINTILIEN,
Institution Oratoire, vn,
4,
13,
ne
croit pas
en
cette solution).
72
MÛNZER,
Hostilius 26,
RE
8,
col. 2514-2515.
73
B.
WOODWARD FRIER,
Libri Annales Pontificum Maximorum.
The
Origins
of the
Annalistic Tradition, Rome, 1979, p. 179-200.
74
J.-M.
ANDRÉ
& A. Hus, L'histoire à Rome, Paris, 1974, p.
9-10.
75
B.
WOODWARD FRIER,
op. cit., passim. Scepticisme de la part de M.
CHASSIGNET,
dans
l'introduction
à
L'annalistique romaine, Paris
(CUF),
1996, t. I, p.
xxm-xxvm; toutefois
G.
D'ANNA,
« La
testimonianze
di
Cicero sugli Annales Maximi
»,
dans Ciceroniana,
7, 1990,
p.
223-30.
76
Voir R.
COMBES,
introduction
à
VALÈRE MAXIME,
Faits
et
Dits mémorables, Paris,
1995,
t.i,p.21.
77
Voir note 98.
78
PLUTARQUE,
Tiberius Gracchus,
7, 1-5.
79
Dans ce cercle
s'est
trouvé
le
futur historien Sempronius
Asellio,
tribun militaire auprès
du second Africain lors
du
siège
de
Numance
(AULU-GELLE,
n, 13, 3), qui a
narré
la
guerre
d'Espagne (voir
fr. 5
Chassignet),
qui
admirait
les
qualités
de son
général
(fr. 6
Chassignet
;
voir
APPIEN,
Iberica,
87 et 97,
ainsi
que
(AURELRJS VICTOR),
De
Viris illustribus,
58, 6-7 et
VALÈRE MAXIME,
vn, 2, 2) et qui
fait référence
au
présage défavorable
du
hibou perché
sur
une
colonne
du
temple
de
Jupiter
(fr. 3
Chassignet ; voir Fr.
CHASSIGNET,
L'annalistique romaine,
t.
n,
L'annalistique moyenne, Paris, 1999,
p.
161).
En
raison
de son
intérêt pour
les
présages
(mais pouvons-nous tirer
une
conclusion
d'un
seul exemple
?
Voir
L.
SACCHETTI,
«
Prodige
e cronaca religiosa.
Uno
studio sulle storiografia latina arcaica », dans Atti délia Àccademia
Nazionale deiLincei,
s.
rv, vol. vm, fasc.
2,1996,
passim),
il
serait peut-être
la
source première
de Valère Maxime pour l'histoire
de
Mancinus.
80
E.
RAWSON,
«
Scipio, Laelius, Furius
and the
Ancestral Religion
»,
dans Journal
of
Roman Studies 63,1973, p. 164-172.
81
G.
DUMÉZIL,
La
religion romaine archaïque, Paris, 1966, p. 420-425.
82
TiTE-LrvE, Periochae,
LV.
83
PLUTARQUE,
Tiberius Gracchus,
7, 5
(trad.
R.
Flacelière
-
Em. Chambry,
CUF).
84
Ibid., 1, 7.
85
A.E.
ASTIN,
Scipio Aemilianus, Oxford, 1967, p. 196-201
et
309-310.
96
TiTE-LrvE, xxm, 28
s. ;
xxv, 34, 11 ; xxvni, 14
s.
87
Préteur doté du pouvoir consulaire
en
Espagne ultérieure
de
191
à
189,
et
chargé
d'une
mission exceptionnelle
en
171 (H.G.
GUNDEL,
« Aemilius 22 »,
KP,
1, col. 92-93).
88
TITE-LIVE,
Periochae,
XLI
; D.
STOCKTON,
The Gracchi, Oxford, 1979, p. 29-30.
89
POLYBE, XXXV,
4.
90
PLUTARQUE,
Tiberius Gracchus,
5, 1.
91
APPIEN,
Iberica, 49,206 et
48,
205 (trad. P. Goukowsky,
CUF).
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