
256 LA SACRALISATION DU POUVOIR
La matière des vêtements liturgiques de dessous était traditionnellement le lin ;
pour les vêtements de dessus, les dentelles ont été utilisées pour les surplis et rochets,
les soies, satins, velours et damas, brodés et ornés de galons, pour les chasubles et
chapes.
A ce costume liturgique du simple prêtre, il faut ajouter - pour en arriver au
costume du pape - les attributs de la tenue épiscopale et ceux qui sont propres au
« Souverain Pontife ».
La puissance des évêques se marque par un certain nombre de signes,
vestimentaires ou non.
Parmi les signes vestimentaires, la mozette est une collerette, pourvue d'un
capuchon miniature, qui marque l'exercice de la juridiction.
Elle peut être remplacée par le mantelet, pardessus sans manches, fendu sur le
devant.
Les pantoufles et les bas liturgiques étaient portés lors des messes solennelles.
Leur couleur suivait les couleurs liturgiques
3
, les pantoufles - avec ou sans talon
- étaient brodées et galonnées d'or.
Les gants de soie, ornés de broderies sur les manches et les revers, étaient utilisés
aux messes solennelles selon le même code de couleur que les bas et les pantoufles.
Les évêques et certains abbés portent en outre la mitre, dans des circonstances
fixées par le Cérémonial.
Les archevêques et quelques évêques partagent par ailleurs avec le pape le
privilège de porter le pallium, insigne de juridiction que nous décrirons plus avant.
Pendant certaines cérémonies, ils disposent aussi sur leurs genoux un linge appelé
grémial.
Parmi les insignes non strictement vestimentaires réservés aux évêques, signalons
trois insignes liés à l'orfèvrerie : la crosse, dérivée du bâton pastoral ou de la canne
des augures romains ; Vanneau pastoral, symbolisant l'union à l'Eglise ; et la croix
pectorale, en métal précieux, portée sur la poitrine.
En outre, l'évêque dispose dans son église ou cathédrale d'un trône épiscopal,
inspiré de l'ancienne « cathedra » (ou chaire, qui a donné le mot cathédrale), symbole
de son autorité et de son magistère.
Si l'on veut arriver à une description des attributs vestimentaires et liturgiques du
pape avant Vatican u, il faut additionner tous ces éléments et leur ajouter encore ceux
qui sont propres au pape.
Le pallium est l'insigne de juridiction du pape ainsi que des archevêques et de
quelques évêques privilégiés. Tissé à partir de la laine blanche bénite des agneaux de
Saïnte-Agnès-hors-les-murs, cette espèce de large collier a deux bandes pendantes
marquées de six croix (quatre sur l'anneau et deux aux extrémités). Le pape le porte
sur les épaules pendant les célébrations liturgiques. Ce symbole de la plénitude du
pouvoir pontifical était perforé de trois épingles dorées à têtes en pierres précieuses.
Les mules du pape, sur lesquelles, seules, était brodée une croix, étaient un
insigne de sa dignité papale, offertes à la dévotion des croyants, à qui le pape les
donnait à embrasser.
Pour le pape, le cordon qui resserre l'aube était orné d'un côté d'un agneau, de
l'autre d'une croix.
Comentarios a estos manuales