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66 LA SACRALISATION DU POUVOIR
ce jusqu'au
xx*
siècle.
Sa signification est la même que pour l'empereur
: le
pape qui va
être couronné pape doit se rappeler qu'il est homme. Plusieurs auteurs ecclésiastiques
font référence, au
xn*
siècle, à ce rituel sous des formes diverses, mais le premier à le
décrire, dans le milieu pontifical, comme il se déroule à Byzance, est le dominicain
Etienne de Bourbon, au xnr
5
siècle, dans le chapitre consacré à la memoria mortis de
son volumineux recueil d* exempta, rédigé entre 1250 et 1261 : «Ainsi dit-on que,
lorsque le pape est consacré et élevé au suprême honneur, on enflamme l'étoupe sous
ses yeux et on s'adresse à lui en ces termes : Sic transit gloria mundi, ainsi souviens-
toi que tu es cendre et mortel»
30
. Notons que c'est aussi la première fois que la
sentence Sic transit gloria mundi, destinée à un bel avenir, est mise avec certitude
en relation avec le souverain pontife. Toutefois, il faudra attendre les premières
années du
XV
e
siècle pour trouver un témoignage oculaire direct de la cérémonie de
l'étoupe. Voici comment le chroniqueur anglais Adam d'Usk décrit cette cérémonie,
à l'occasion du couronnement du pape Innocent vu dans la basilique Saint-Pierre :
«Le jour de la Saint-Martin [11 novembre 1404], le nouveau pape, pour marquer la
solennité de son couronnement, descend du palais dans la basilique Saint-Pierre ; et
, à l'autel de saint Grégoire, les auditeurs lui présentent les habits liturgiques et il se
t pour la
messe.
Puis, vers la sortie de la chapelle de saint Grégoire, un clerc, tenant
à la main un long bâton enrobé d'étoupe à son extrémité, enflamme l'étoupe à un
cierge et proclame à haute voix
:
Pater
sancte,
sic transit gloria mundi ; se plaçant au
milieu, il répète à deux reprises à plus haute voix
:
Pater
sancte,
pater sancte ; et une
troisième fois, à l'entrée de l'autel de saint Pierre, il profère une triple exclamation à
voix encore plus forte
:
Pater sancte, pater sancte, pater sancte ; et, à chaque fois, on
éteint aussitôt l'étoupe»
31
.
Le cheval blanc et la blancheur papale
Lors des cérémonies d'investiture, le pape use encore d'autres symboles,
comme par exemple le cheval blanc (que le pontife chevauchait à l'occasion de son
couronnement et également lors des fêtes de la couronne qui avaient lieu plusieurs fois
par an). Ce symbole est, comme la tiare, d'origine impériale. Avant les modifications
apportées par Grégoire x au rituel du couronnement, le pape se rendait, une semaine
après son avènement, du Latran à Saint-Pierre de Rome pour être y consacré par les
cardinaux. Après la messe, le pape allait sur les gradins de la basilique vaticane pour
y recevoir la tiare et ensuite monter sur son cheval blanc et entamer ce que les sources
de l'époque appellent la
«
cavalcade blanche
»,
qui devait le ramener au Latran. Attesté
depuis plusieurs siècles, ce recours au cheval blanc prend une dimension symbolique
de plus en plus importante au cours du xiir
5
siècle, sans doute à cause du conflit
avec l'empire (il fallait réaffirmer cette symbolique, afin de consolider la dimension
impériale de la papauté). A cette époque, on assiste d'ailleurs à une réinterprétation
de tous les symboles d'origine impériale. Le cheval blanc va être interprété dans le
sens de l'innocence de la chair du pontife. A ce moment émerge aussi l'idée que le
pape est, par excellence, l'homme blanc. C'est encore le cas de nos
jours.
Le premier
cérémonial à insister sur la couleur blanche des vêtements du souverain pontife lors
de son élection est celui de Grégoire x (pape à qui l'on doit également, comme on Ta
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